La femme qui a fait la morale à un savant
La femme qui a fait la morale à un savant
L'imam Malik a rapporté dans son Muwattâ d'après Yahya ibn Sa'd, que Qassim ibn Muhammad a dit : Une femme à moi est morte. Alors Muhammad ibn Ka'b El-Qurâzî est venu me faire part de ses condoléances pour elle. Il m'a dit : "Il y avait, parmi les enfants d'Israël, un homme versé dans les compréhensions des lois religieuses, savant, adorateur, et moujtahid. Il avait une épouse qui lui plaisait et qu'il aimait énormément. Mais voilà qu'elle décéda. Alors il a éprouvé pour elle une immense tristesse, et il a rencontré une immense peine pour elle, Au point qu'il s'est isolé dans une maison, qu'il s'est renfermé sur lui-même, et qu'il s'est caché des gens. Personne ne rentrait auprès de lui. Une femme entendit parler de lui. Elle se rendit chez lui et dit : "J'ai une requête auprès de lui, pour laquelle je lui demande une consultation sur une question de droit, en quoi je ne serai satisfaire que si je lui parle moi-même de vive voix (sans intermédiaire) ". Les gens partirent donc (avec elle), et elle persévéra à sa porte et dit : "Je ne m'éloignerais pas de la porte, et, ceci est indispensable ! " Alors quelqu'un lui dit : "Il y a ici même une femme qui désire te consulter sur une question de droit ". Elle dit : "Je ne veux parler que de vive vois (sans intermédiaire) ". Les gens partirent, mais elle ne se sépara pas de la porte. Il dit : "Permets-lui (d'entrer) ". Elle entra chez lui et dit : "Je suis venu te consulter pour une affaire de droit". Il dit : "Quelle est-elle ?" Elle dit : "J'ai emprunté des bijoux à ma voisine. Je les portais, et je les ai prêtés pendant un temps. Puis, ils m'ont envoyé (quelqu'un) pour ces bijoux. Dois-je-les-leur restituer ?" Il dit : "Bien sûr ! Par Dieu ! " Elle dit alors : "Mais ils sont restés chez moi pendant très longtemps ! " Il dit : "Ils ont plus de droit que toi pour que tu les leur restitues, du moment où ils te les ont prêtés pour un temps." Elle dit : "Ô que Dieu te fasse miséricorde ! T'attristes-tu pour ce que Dieu t'a prêté puis qu'Il te reprend, alors qu'Il a plus de droit en cela que toi ?" Il a donc discerné ce qu'il y avait en cela, et Dieu fit qu'il profite de ses paroles."